Par la rédaction de The Cradle, le 2 octobre 2025
Les chars israéliens bloquent la circulation vers le nord sur la route Rashid, renforçant le siège de Gaza et intensifiant la pression sur les Palestiniens pour qu'ils quittent leurs maisons.
Au moins 600 000 Palestiniens sont actuellement assiégés dans la ville de Gaza, alors que l'armée israélienne poursuit ses bombardements, son encerclement et sa campagne d'expulsion, a rapporté le 2 octobre le site New Arab.
Mercredi, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a annoncé que tous les Palestiniens restant dans la ville doivent abandonner leurs maisons, passer les checkpoints israéliens et se rendre dans des camps de tentes dans le sud, soulignant que toute personne restant sur place sera considérée comme un "terroriste" ou un "sympathisant terroriste" et prise pour cible par les forces d'invasion israéliennes.
C'est maintenant "la dernière chance pour les habitants de Gaza" de se rendre dans le sud, a déclaré M. Katz.
Les forces israéliennes ont actuellement bloqué tous les déplacements vers le nord sur la route côtière de Rashid, coupant la dernière ligne de vie de la ville pour l'aide humanitaire, bloquant le passage des Palestiniens qui s'étaient temporairement déplacés vers le sud à la recherche de nourriture et d'abris de revenir.
"La seule route sûre pour acheminer de la nourriture et des médicaments a été coupée. Les annonces et les discours ne signifient rien si l'aide ne peut pas atteindre les civils",
a déclaré Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile de Gaza, dans un communiqué de presse.
Alors que l'armée israélienne s'attendait à un exode massif vers le sud, entre 600 000 et 700 000 Palestiniens sont restés dans la ville de Gaza, selon les estimations de l'ONU.
Ceux qui restent ne veulent pas ou ne peuvent pas quitter leur domicile.
"Nous ne partons pas. Hier, un drone a largué des grenades sur le toit de notre immeuble, mais nous ne partirons pas", a déclaré Hani, 24 ans, lors d'un entretien avec Reuters."Nous avons peur que si nous partons, nous ne revoyions plus jamais la ville de Gaza".
La fermeture de la rue Rashid vers le nord s'inscrit dans le cadre d'une opération visant à nettoyer la bande nord, selon l'analyste politique Hani al-Masri, basé à Ramallah.
"Transformer la route en un couloir à sens unique vers le sud est un moyen de pression collective, une stratégie visant à déplacer de force la population de Gaza", a déclaré M. Masri au New Arab.
Le correspondant d'Al Jazeera, Hani Mahmoud, a rapporté jeudi que l'armée israélienne sème "le chaos et la panique" en ordonnant aux gens de quitter leurs maisons, puis en les poursuivant sur la route Rashid vers le sud avec des hélicoptères, des drones et des chars.
"Si les gens ne quittent pas Gaza aujourd'hui, c'est en grande partie dû à la peur et au climat de terreur instauré par l'armée israélienne", a-t-il déclaré.
Al-Akhbar a rapporté jeudi que des avions de combat israéliens ont mené des dizaines de frappes sur la ville de Gaza, notamment dans les quartiers d'Al-Nasr, Sheikh Radwan et Al-Shati au nord-ouest de la ville, ainsi qu'à Al-Daraj, Al-Tuffah et Al-Nafaq au nord-est, et Al-Sabra au sud.
Le ministère de la Santé de Gaza continue d'enregistrer une moyenne de 100 Palestiniens tués par jour, a ajouté Al-Akhbar, sans compter les dizaines de disparus dont les corps ne peuvent être récupérés par les sauveteurs en raison des tirs israéliens.
Une frappe a tué mercredi le fils du commandant de la défense civile de Gaza et blessé plusieurs autres sauveteurs.
Les Brigades Quds du Jihad islamique palestinien (JIP) ont fait état d'une opération majeure contre une unité d'infanterie israélienne dans le quartier d'Al-Nasr. Les combattants de la résistance ont fait exploser une maison piégée remplie d'engins explosifs improvisés alors que les soldats entraient pour la détruire.
Selon des sources sanitaires à Gaza, Israël a tué au moins 66 225 Palestiniens et en a blessé 168 938 autres depuis le début du génocide il y a près de deux ans, en octobre 2023. Cependant, des études fiables ont estimé le nombre de morts à Gaza à au moins 100 000.
En début de semaine, un cas particulièrement choquant impliquant un drone israélien a été rapporté : l'appareil a a ouvert le feu à travers une fenêtre pour tirer directement sur la tête d'un infirmier palestinien qui travaillait à l'intérieur de l'hôpital Nasser, dans la ville méridionale de Khan Yunis.
Traduit par Spirit of Free Speech